COMPTE RENDU RÉUNION DDSC RELATIVE A LA MISE EN PLACE DU DISPOSITIF FDF 2004 du 09 mars 2004
Partager la publication "COMPTE RENDU RÉUNION DDSC RELATIVE A LA MISE EN PLACE DU DISPOSITIF FDF 2004 du 09 mars 2004"
Assistaient à la réunion :
– CGT (Bruno Lebel, Christian Caujol, Jean Di Genua, Jean-Pierre Squillari)
– CFDT
– CFTC
– UNSA
– CGC
– FNSPF
– DDSC (MM. Montechamps, Raffy, Courtois, Ragot, Canelas)
La séance débute avec la lecture, par M. MONTECHAMPS, d’un document résumant en chiffres la campagne feux de forêts de l’année 2003.
A la fin de cette lecture, la parole est donnée aux différentes organisations syndicales ; quelques annotations sont relevées qui seront développées au fur et a mesure que se déroulera la réunion.
M. MONTECHAMPS demande aux participants de s’exprimer.
Pour ouvrir le débat J.P. SQUILLARI (CGT) signale que la décision prise par le ministère de s’orienter vers l’achat d’un A.B.E. ( avion bombardier d’eau) de type DASH 8 s’est faite un peu prématurément et à l’encontre de l’avis des hommes de terrain ( pilotes, sapeurs-pompiers) et cela pour plusieurs raisons :
1°) Aucun pilote n’a été consulté sur l’étude technique et sur le choix de l’appareil de type DASH 8 ;
2°) L’ensemble de la profession demande un porteur de 12 t alors que le DASCH emporte 10 t d’eau ;
3°) Pourquoi ne pas attendre les 2 C130 que la SOGERMA doit nous proposer dans un futur proche ?
4°) Pourquoi ne pas s’orienter sur le BERIEF qui est un avion amphibie et qui emporte 12t au décollage ?
5°) Pourquoi s’orienter vers un avion qui est, certes, un très bon avion de ligne mais dont on ne connaît pas les caractéristiques comme A.B.E, qui ne respecte pas les obligations demandées, à savoir un porte cargo ou une trappe d’embarquement permettant de charger sans peine le matériel nécessaire pour les opérations aéroportées ;
6°) Pourquoi ne pas louer cet été, comme les italiens, un BERIEF ? Ce serait l’occasion de le tester en situation réelle ;
La CGC signale que, dans les années 1980, la flotte de la Sécurité Civile, comportait 4 DC 6 emportant chacun 12 t dans leurs soutes, remplacés par deux FOKER emportant eux 7 tonnes ;
M. MONTECHAMPS rétorque qu’il doute que les pilotes soient opposés à cette orientation, que la totalité emportée est supérieure actuellement à celle de 10 ou 15 ans en arrière. Que les critères retenus sont les sommes de détails demandés pour que les ABE soit les plus performants possibles qu’il existe sur le marché très peu de société capable de proposer des A.B.E. conformes au cahier des charges édité par la Sécurité Civile.
M. SQUILLARI s’oppose à de tels arguments : les syndicats de pilotes doivent rencontrer M. Sarkozy pour lui signifier leur mécontentement sur le choix de l’appareil ; on ne peut comparer la totalité de possibilités d’emport de la flotte d’ABE ; la stratégie veut qu’une ligne d’appui s’effectue avec des gros porteurs séparés. Les moyens porteurs eux pratiquent des actions ponctuelles sur des flancs avec des fréquences d’intervention beaucoup plus courtes.
La CFTC demande si pour la saison des feux de forêts dans le sud Ouest (printemps) des avions de la Sécurité Civile seront basés à proximité.
Réponse affirmative de M. MONTECHAMPS .
Bruno LEBEL (CGT) pour clôturer cette question demande si la décision a été prise concernant l’achat du nouvel appareil : réponse de M. MONTECHAMPS : non mais …… cela nous laisse supposer que l’option sera prise sur le DASH très rapidement. Christian CAUJOL (CGT) informe l’assistance, qu’à la moindre défaillance, notre organisation syndicale ne se gênera pas pour signaler à la presse son opposition à cet achat.
JP SQUILLARI (CGT) propose les différents chapitres qu’il aimerait aborder à savoir : LA DOCTRINE, LA PREVENTION DES RISQUES, LA PROTECTION DES HABITATIONS, LA SECURITE, LA FORMATION.
La prévention
La CFTC signale la difficulté de faire appliquer la réglementation en matière de débroussaillement et la position difficile des MAIRES vis à vis de leurs administrés surtout en période d’élections. Jean-Pierre SQUILLARI demande des incitations fiscales pour les personnes qui débroussaillent au-delà des 50 mètres et regrette le désengagement total de l’état, que cela soit pour les enquêtes, la répression et les initiatives préfectorales.
Il donne comme exemple les BOUCHES DU RHONE où chaque année une réunion plénière réunissait les acteurs de la politique préventive à savoir : les SAPEURS POMPIERS, la DDAF, l’ONF, la POLICE, la GENDARMERIE ; depuis maintenant 5 ans plus aucune réunion n’a eu lieu.
Les procédures sont latentes et les riverains qui débroussaillent, suite aux conseils des sapeurs-pompiers, ne manquent pas de souligner les mauvais élèves (souvent des voisins) qui ne sont pas punis. Jean-Pierre SQUILLARI insiste sur les constructions en forêt avec un véritable problème de stratégie en cas de feu de forêt pour les sapeurs-pompiers, et il faut arriver à ce que les habitants puissent s’auto-protéger en installant des systèmes de rideaux d’eau avec un tuyau métallique troué sur le faîte de la toiture, alimenté par une pompe thermique par exemple. De plus, lors d’une construction, le P.L.U. devrait imposer des normes obligatoires de matériaux difficilement inflammables (volets en P.V.C. chevrons de bois qui dépassent des toitures etc.). Les chemins d’accès doivent respecter une certaine largeur et des aires de retournement doivent être établies.
En matière de doctrine
Jean-Pierre SQUILLARI (CGT) insiste sur le fait que ce qui est enseigné à l’école de VALABRE n’est pas mis en application dans certains départements ; ce qui engendre des dysfonctionnements dans le commandement et l’organisation des secours.
La Mission VULCAIN avait défini des paramètres qui sont ignorés par certains DDSIS. D’autre part, il demande à la DDSC de faire une enquête sur les dispositifs préventifs mis en place les jours à risques en comparant les différents départements de l’Entente ; certains n’appliquent pas la politique de prévention nécessaire pour anticiper les départs de feu.
Il propose une obligation faite aux départements, suivant une échelle de valeur, de positionner les GIFF préventifs sur le terrain en fonction des conditions météo et des ressources locales. La CGC informe que les GAAR ont considérablement augmenté leur distance de vol pour la surveillance, ce qui pénalise l’efficacité.
Surtout, renchérit JP SQUILLARI (CGT) , qu’il est prouvé et enseigné qu’un GAAR (guet aérien armé) ne doit pas dépasser un délai de 10 minutes pour intervenir
Chaque délégué s’exprime sur les colonnes préventives et juge que des erreurs ont été commises sur leur engagement et leur fonctionnement.
Ils font remarquer que malgré les avertissements des départements sur les conditions climatiques, l’état de la végétation et le risque de départ de feu, la mise en place a été trop tardive et hésitante.
Au niveau des colonnes de renfort : on a noté de nombreux aller-retour et des informations inexistantes de la part des départements d’accueil.
En outre, les transports par voie ferrée auraient été beaucoup plus confortables que ceux par route, fatiguants pour le personnel et le matériel.
LA FORMATION
Elle n’est pas suffisante si l’entraînement n’est pas assuré par la suite. L’absence de feu significatif, pendant plusieurs années, a conduit à un relâchement.
Le personnel, à tous les niveaux (équipier, chef d’agrès, chef de groupe et de secteur) oublie certains réflexes ;
Il n’y a pas de formation croisée (pilotes, hommes de terrain).
Les groupes de travail des FDF ont été surpris d’apprendre que le FDF 5 n’était pas certificatif malgré leurs recommandations et leur insistance.
Pourquoi le futur responsable d’une intervention importante ne peut pas être formé et certifié ?
La lenteur du système fait que le document des futures manœuvres feux de forêt n’est toujours pas officialisé alors que les travaux sont terminés depuis plus d’un an.
La CFTC s’inquiète qu’un OFFICIER ou responsable des secours commande une intervention sans avoir l’expérience requise pour de telles interventions. JP SQUILLARI souligne que la Mission VULCAIN avait prévu un tutorat afin de familiariser les futur COS ainsi qu’un carnet d’activité, cela n’est pas pris en compte.
LA SECURITE
JP SQUILLARI (CGT) demande que soit mis en place à l’école de VALABRE un simulateur qui reconstituerait dans une cabine : la chaleur, la fumée et le bruit afin de juger la réaction des intervenants face au stress et à la perte des moyens et des sens de la logique opérationnelle.
L’administration prend bonne note de toutes ces questions ;
Nous veillerons et rappellerons nos remarques, nos suggestions et nos critiques lors de la prochaine saison, si nous nous apercevons que rien n’a évolué dans le bon sens.
La CGT a précisé que cette réunion devrait permettre au moins avant la campagne FDF 2004 de gommer et de rectifier les erreurs des saisons précédentes.
A l’évidence, il faut anticiper l’arrivée des renforts extérieurs sur les départements concernés.
Pour ces raisons, nous préconisons d’améliorer notablement les points suivants :
– Faire armer les colonnes de renfort par du personnel ayant la qualification requise à la fonction (FDF1, COD2, ainsi qu’un référent COD3) ;
– Faire parvenir du personnel ayant une vraie expérience dans tous les domaines s afin de renforcer les gardes opérationnelles quotidiennes ;
– Préparer au mieux les conditions d’hébergement, d’accueil et de logistique ;
– Pourvoir les équipages en outils de travail (surtout cartes DFCI et atlas) afin d’effectuer des reconnaissances dans les départements et les secteurs d’affectation ;
– Effectuer les relèves par moitié ;
– Ne pas engager ce personnel immédiatement sur le front des incendies après de nombreuses heures de route ;
– Meilleure adaptation aux conditions météo de la région ;
Il existe néanmoins certains points positifs constatés :
– Renforts plus importants sur le terrain des opérations ;
– Meilleures occupations du terrain par un dispositif de prévention renforcé ;
– Des relèves bien organisées ;
Allègement de la charge de travail pour le personnel du département sinistré
Commentaires récents