SDIS 78: greve de la faim: QUAND COOPERATION RIME AVEC EFFICACITE le 07 juin 2006
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Michel MARINI sapeur pompier professionnel au SDIS 78 a décidé d’engager une grève de la faim le 1ermai dernier.
Ce responsable syndical du syndicat des autonomes a pris cette décision grave afin d’obtenir des réponses après avoir signalé les actes douteux d’un médecin commandant auprès de jeunes sapeurs, lesquels pour certains avaient déposé plainte.
Une enquête judiciaire a été ouverte et serait restée lettre morte.
L’administration face à la pugnacité de notre camarade a suspendu Michel MARINI de ses fonctions dans l’attente d’une procédure disciplinaire pouvant aller jusqu’à la révocation selon les propos du Président du SDIS 78, sous le prétexte qu’il aurait porté atteinte au « droit de discrétion ».
Après s’être réfugié dans le local syndical affecté à son organisation à MAGNANVILLE, la hiérarchie interdit toute visite, le prive d’électricité et de téléphone afin de l’empêcher de communiquer avec l’extérieur.
C’est un journal local qui transmet néanmoins l’information et qui attire l’attention des militants CGT de L’Union Locale et de L’ UD CGT des Yvelines.
Après avoir réussi à rencontrer Michel Marini et cela grâce au soutien des syndiqués CGT du centre de secours, nous recueillons tous les éléments nécessaires et la CGT décide de créer un comité de soutien, lequel recueille rapidement l’adhésion d’élus locaux (maires, conseillers municipaux y compris UMP, syndicalistes de toutes les structures territoriales y compris CFTC).
Une rencontre entre les organisations CGT du territoire (UL, UD) et l’intersyndicale du SDIS 78 s’organise afin de mettre en place une stratégie permettant d’ouvrir des négociations autour d’objectifs communs et de définir clairement le rôle et la place de chacun.
De son coté l’administration ne reste pas elle non plus les deux pieds dans le même sabot.
Elle multiplie les informations afin de dévoyer le fond du problème pour troubler les sapeurs pompiers, y compris les syndiqués CGT.
Face à ces pressions, utilisant mensonges et manipulations il est décidé de faire appel à la Fédération des Services Publics laquelle mandate notre camarade Dimitri Lopez et cela après consultation des syndiqués CGT du SDIS.
Le temps est compté et le Président du SDIS reste campé sur ses positions.
Michel MARINI est transféré aux urgences de l’Hôpital de Mantes sous l’escorte de 6 policiers et autant de sapeurs pompiers.
Le local syndical est barricadé avec des plateaux de 5 cm d’épaisseur vissés dans le chambranle de la porte.
Nous sommes au 12éme jour et la solidarité grandit parmi les salariés de la région ce qui entraîne un nouvel élan parmi les sapeurs pompiers notamment autour des question liées aux libertés syndicales et à la reconnaissance de la citoyenneté dans cette administration.
Après 48 heures d’observation il est autorisé à Michel MARINI de quitter le service des urgences.
La CGT est présente sur les lieux et prendra une décision qui va sans doute être un tournant dans l’issue de ce conflit : Il faut éviter que notre camarade poursuive son action à son domicile, au risque de désamorcer la mobilisation qui ne cesse de grandir.
Il est donc décidé rapidement d’accueillir Michel dans les locaux de l’UL CGT de la région mantaise.
Très vite un dispositif est mis en place jour et nuit afin d’assurer la protection et le réconfort de Michel.
Les informations régulières diffusées dés le début et la clarté du positionnement de la CGT font que plusieurs dizaines de camarades CGT représentant la quasi-totalité des syndicats structurés s’engagent dans le dispositif et accélèrent les distributions de tracts et le renforcement du comité de soutien.
Plusieurs maires et élus rendent visite à Michel MARINI et les interpellations vers le Président du SDIS se multiplient.
La Presse médiatise correctement le conflit et cela face à une administration extrêmement arrogante.
Michel MARINI mandate notre camarade Dimitri LOPEZ de la Fédération CGT des services publics afin de tenter d’ouvrir des discussions avec le Directeur du SDIS 78.
Un projet de protocole est enfin rédigé après 20 jours de grève.
Une rencontre est à nouveau organisée entre la CGT et l’intersyndicale du SDIS.
Nous proposons un texte alternatif prenant comme base celui proposé par l’avocat de l’administration mais proposant clairement les bases de nos revendications dés l’origine.
La CGT propose que l’intersyndicale dépose un préavis de grève pour le mardi 23 mai et nous appelons à cette date un rassemblement avec les salariés du département devant la mairie dont le Président du SDIS est le maire UMP.
Après avoir tenté de diviser les organisations syndicales du SDIS, une première rencontre s’organise durant la journée du 22 mai.
C’est dans la nuit du 22 au 23 mai qu’un protocole d’accord est enfin jugé acceptable.
Il est signé par toutes les parties et satisfait, en ce qui concerne la CGT, l’essentiel des revendications posées.
Il convient de retenir que beaucoup de syndiqués ont mesuré le concept de convergences d’intérêts dans les luttes et que cela dépasse, même si cela est nécessaire, les seuls élans de solidarité.
Au regard de l’accueil et de la sympathie exprimées à notre égard, la CGT est découverte comme une organisation qui n’a pas été animée d’un quelconque sentiment de récupération mais a été un acteur essentiel pour faire grandir les solidarités dans les luttes.
Les rencontres entre les syndiqués du SDIS et ceux des autres entreprises ont permis de confronter les expériences respectives et de réfléchir ensemble sur le renforcement de liens étroits entre toutes nos organisations sur le territoire.
Cela passe inévitablement par mieux travailler ensemble les contenus revendicatifs afin, à l’inverse d’actions isolées comme la grève de la faim, nous puissions collectivement gagner d’autres avancées.
Aussi, démonstration est faite que l’efficacité passe par de réelles coopérations entre toutes nos structures CGT, encore faut il avoir l’audace de multiplier ces expériences…
Une assemblée Générale des syndiqués du SDIS 78 est organisée avant les congés d’été :
Nous savons déjà qu’elle se traduira par un renforcement du syndicat CGT et sans doute d’un nouveau mode de fonctionnement….pour être encore plus efficaces !
Le secrétaire de l’UD CGT des Yvelines.
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