LA CGT INTERPELLE LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE le 17 octobre 2006
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PARIS, le 17 octobre 2006
Bruno LEBEL
Secrétaire général du collectif fédéral
CGT des agents des SDIS,
Fédération CGT des Services Publics
263, rue de Paris Case 547
93515 MONTREUIL CEDEX
Monsieur Jacques CHIRAC
Président de la République Française,
Palais de l’Elysée,
PARIS
Objet : mouvement de protestation des sapeurs pompiers professionnels.
Monsieur le Président,
Depuis maintenant deux mois, c’est-à-dire depuis le 31 juillet dernier, date à laquelle le Ministre de l’Intérieur a décidé, à la demande des Présidents de Conseils Généraux et à la demande des élus de la Conférence Nationale des Services d’Incendie et de Secours, de supprimer brutalement une prime appelée NBI aux seuls sapeurs pompiers professionnels, ces derniers sont en conflit et veulent que l’on reconnaisse la juste légitimité de leurs revendications, à savoir :
1) le rétablissement de cette prime. En effet, nous ne comprenons pas la position des présidents des conseils généraux qui vont rémunérer cette prime à plus de quarante emplois de fonctionnaires des conseils généraux et refusent de l’octroyer aux sapeurs pompiers. C’est une mesure discriminatoire qui ne prend pas en compte la difficulté et la complexité de nos missions,
2) des perspectives de fin de carrière qui permettent aux sapeurs pompiers professionnels de partir à 55 ans avec une retraite décente. Ce n’est plus cas, puisque la réforme engagée en 2002 a pénalisé les sapeurs pompiers plus que les autres, la décote et l’allongement des durées de cotisations leur sont également appliquées alors que le ministre de l’intérieur en 2004 avait pris des engagements.
Ainsi, les sapeurs pompiers professionnels sont obligés de poursuivre leur carrière au-delà des limites du raisonnable. La loi 2004-811, dite de Modernisation de la Sécurité Civile a reconnu le métier de sapeur pompier DANGEREUX. Mais l’évaluation du dispositif appelé Projet de Fin de Carrière préconisé à cette époque s’est soldé par un échec. Seulement 41 sapeurs pompiers professionnels sur 4500 concernés ont bénéficié de cette mesure, mais à quel prix et quels sacrifices. (Rémunérations divisée de moitié)
Le métier de sapeur pompier est dangereux et difficile avant 55 ans, il est impossible après.
Depuis juin 2004, date de la signature d’un relevé d’étape entre le ministre et trois organisations syndicales, les négociations sur ce dossier sont à l’arrêt, plus aucune solution n’a été proposée pour venir à l’aide des sapeurs pompiers. Le métier paye pourtant, chaque année, un lourd tribut et trop nombreux sont nos collègues qui ont payé de leur vie l’accomplissement de leur devoir au service de la population.
Monsieur le Président, des solutions doivent être envisagées dans l’urgence afin de ne plus exposer les sapeurs pompiers professionnels de plus de 55 ans dans des missions de plus en plus compliquées.
Les souffrances physiques et psychologiques dont sont victimes les sapeurs pompiers sont devenues, malheureusement notre lot quotidien. Personne ne veut entendre et mesurer les conséquences de ces agressions physiques et psychologiques. (Multiplication des accidents cardio-vasculaires, taux de mortalité au-dessus de la moyenne…)
Monsieur le Président, çà ne peut plus durer et vous devez demander à votre gouvernement de prendre enfin des dispositions qui permettent aux sapeurs pompiers, usés et fatigués, de bénéficier de mesures qui prennent en compte la spécificité du métier de sapeur pompier.
Certain de votre compréhension, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments distingués.
Pour la CGT,
Bruno LEBEL
Copie à :
Monsieur le Ministre de l’Intérieur,
Monsieur le Ministre délégués aux collectivités territoriales,
Monsieur le Président de l’ADF,
Monsieur le DDSC.
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