le 26, Déc, 2023 dans Actu |
Cette audition traite d’un enjeu particulier dont nos interlocuteurs réguliers locaux et nationaux, d’aujourd’hui et d’hier, nous ont toujours dit que rien ne changerait, car ce serait impossible. « Le volontariat a toujours existé, les professionnels ont été créés pour faire face au nombre d’interventions, qui ne pouvaient pas être toutes prises en charge par des sapeurs-pompiers volontaires ». Chez les sapeurs-pompiers, il n’y a jamais beaucoup de chemin entre l’anecdote et la légende, bien souvent ces légendes sont agréables à narrer et permettent de bien comprendre mais sont inexactes, voir fausses.
La création du corps des sapeurs-pompiers de Paris, en 1811 après le feu de juillet 1810 à l’ambassade d’Autriche à Paris, et la création du Bataillon des Marins-Pompiers de Marseille en 1939 suite au feu des nouvelles galeries en octobre 1938, démontrent que ce sont les insuffisances, voire l’incurie du système existant, qui a amené la création d’un corps dédié à la lutte contre l’incendie, en réponse à des évènements dramatiques.
C’est un Bataillon qui est initialement crée, devenu régiment (5 décembre 1866) puis devenu Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris (28 février 1967).
Des difficultés pour se compter :
Le premier point sur lequel on doit s’arrêter pourrait sembler anecdotique mais sans cesse mis en avant : le nombre de sapeurs-pompiers volontaires annexe 1, annexe 2.
La crise du volontariat est avancée comme une évidence, mais depuis combien de temps ? Rappelons qu’une crise a deux significations principales (selon le dictionnaire en ligne trésor de la langue française) :
Ensemble des phénomènes pathologiques se manifestant de façon brusque et intense, mais pendant une période limitée, et laissant prévoir un changement généralement décisif, en bien ou en mal, dans l’évolution d’une maladie.
Noeud de l’action dramatique, caractérisé par un conflit intense entre les passions, qui doit conduire au dénouement.
La crise du volontariat qui dure depuis si longtemps annexe 3, annexe 4 serait donc mal qualifiée
2 Le nombre des sapeurs-pompiers volontaires reste une question intéressante même s’il faut lui reconnaître des limites :
Analyse des derniers chiffres disponibles (2021) :
9117 sapeurs-pompiers non intégrés, répartis dans une poignée de départements, qui ont un mode d’engagement très variés (secteur ou/et matériel très limité, formation très fragile dans certains cas, parfois systématiquement doublé par un départ du SDIS)
« Ainsi, dans l’Yonne, douze des 84 CPI NI n’ont pas conventionné avec le SDIS, ce qui réduit d’autant leur caractère opérationnel. » rapport 2019 de la cour des comptes P124/197
12 513 agents du service médical (SSSM) (3402 médecins, 8292 infirmiers, 507 pharmaciens, 312 vétérinaires, 348 psychologues et 243 autres. Ces agents sont d’abord chargés des visites médicales, au soutien sanitaire opérationnel, au fonctionnement de la pharmacie à usage interne, au suivi du matériel. Ils ne prennent pas d’interventions à leur propre compte, lorsqu’ils interviennent c’est en complément d’une équipe dédiée aux interventions.
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