Communiqué après l’accident survenu aux pompiers de Digne Les Bains le 5 novembre 2012
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Samedi 3 novembre 2012, deux sapeurs-pompiers de Digne-les-Bains sont décédés lors d’une intervention pour feu d’habitation.
C’est avec beaucoup de tristesse et d’émotion que nos pensées vont vers leurs familles, leurs collègues et amis.
Le très jeune âge d’une des deux victimes soulève de nombreuses controverses !
Le collectif CGT des SDIS n’a cesse de le dire et le ministre de l’intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy l’a reconnu dans la loi de modernisation de la Sécurité Civile de 2004, la profession de sapeur-pompier est dangereuse ! C’est pour cette raison que la politique d’intégration de sapeurs-pompiers volontaires mineurs (de 16 ans minimum) l’égalisée par un décret du 28 novembre 2003 est problématique et reste source de polémiques.
Le dispositif de la Sécurité Civile Française est essentiellement basé sur l’utilisation des sapeurs-pompiers volontaires, surtout en zones rurales, permettant ainsi un maillage territorial indispensable. La diminution importante de leurs effectifs de ces dernières années a entrainé la mise en œuvre de dispositifs, soit disant « attractifs », mais qui n’ont pu endiguer la pénurie de vocations et ce, surtout en campagne. Le recrutement de sapeurs-pompiers mineurs en fait partie et devant la demande pressante d’engagements de jeunes à l’égo sur vitaminé par les écoles de Jeunes Sapeurs Pompiers (JSP), certains Services Départementaux d’Incendie et de Secours ont pris des mesures restrictives à l’utilisation des mineurs en interventions comme par exemple, le surnombre du mineur par rapport à l’effectif normal de l’engin, ou encore en les obligeant au port d’une signalétique spécifique permettant de les identifier facilement sur interventions. D’autres ne leur permettent pas le port de l’appareil respiratoire isolant, leur interdisant de facto de pénétrer dans des locaux en feux.
Mais que dire également de l’utilisation de sapeurs-pompiers volontaires jusqu »à 65 ans ? Le manque d’effectif récurent combiné à la volonté de bien faire des intervenants, ne risquent ils pas, là aussi, d’entrainer des drames humains ?
Pis encore, en juillet 2011, une grande majorité des parlementaires, sous la pression d’une organisation associative, des contraintes budgétaires et malgré de multiples mises en garde lors d’entrevues avec les représentants CGT, votaient une loi excluant les sapeurs-pompiers volontaires de la règlementation minimale du code du travail, sans pour autant responsabiliser les SDIS sur la sollicitation et surtout sur l’amplitude du temps de travail cumulé par les sapeurs volontaires entre leur travail et les gardes postées dans les centres de secours.
Le collectif CGT des SDIS dénonce une politique minimaliste des effectifs des sapeurs-pompiers professionnels dans les services départementaux d’incendie et de secours conduisant à une sur utilisation des sapeurs-pompiers volontaires. Il n’y a pas de véritable prise en compte des règles de santé sécurité au travail, surtout concernant les volontaires. La diminution constante de leurs effectifs, une formation « allégée » et la tentation, pour certains poussés par une conjoncture sociale difficile, de faire plus que de raison, des gardes postées pour arrondir les fins de mois difficiles et bien sur, aucune législation sur le temps de travail, forment un cocktail dangereux qui risque de démontrer sa toxicité !
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