Rapport fumées: Une première un peu laborieuse communiqué du 21 septembre 2017
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Rapport du Fonds National de Prévention sur l’impact des fumées:
une première un peu laborieuse
Ne boudons pas notre plaisir, les fumées enfin reconnues comme un risque !!! C’est un début timide, mais ça nous met devant presque tous les pays dits en développement…
Sans blague, les fumées mauvaises pour la santé des pompiers comme pour les autres, alors qu’elles sont le contexte même de ceux qui tous les jours sont amenés à participer à la lutte contre l’incendie ? On est sans voix…
Le long accouchement du rapport:
Au conseil d’administration de la Caisse Nationale des Retraites des Agents des Collectivités Locales, les représentants du personnel, CGT et CFDT, depuis la publication du rapport CPRIM (qui avait analysé une cohorte de sapeurs-pompiers professionnels sur la période 19179-2009 mais avait montré ses limites méthodologiques), n’avaient pas obtenu de suite concernant l’exposition des sapeurs-pompiers aux risques professionnels.
D’autres pays de l’Europe du Nord et d’outre Atlantique, par diverses organismes s’y intéressaient depuis plusieurs années..
Certains de ces pays, une quinzaine, ont mis en place des protocoles pour limiter les risques liés aux fumées, en traitant les Effets de Protection Individuelle, les vêtements des agents engagés dans le feu comme des déchets jusqu’à leur dépollution (des tutoriels sont disponibles sur internet).
La question s’est posée en France pour les utilisateurs de caissons à feux, question davantage posée par les agents intervenant, que par leurs employeurs et institutions qui ne conçoivent la prévention qu’en termes de dépenses supplémentaires.
A l’issue de l’étude CPRIM, un consensus existait pour continuer le travail entamé, mais la volonté politique n’a pas permis de réunir les crédits et eu raison de cette recherche et de cette noble idée en 2013.
Pourtant page 9 on pouvait y lire : « La surmortalité, légère et non significative, par chute accidentelle et certains cancers est un résultat intéressant demandant à être confirmé sur la cohorte constituée de l’ensemble des SPP depuis 1979. Ce travail doit être poursuivi afin d’analyser la mortalité selon des caractéristiques professionnelles et géographiques et suivre son évolution. »
Les limites du rapport CPRIM avaient été pointées : pas de distinction en fonction de l’exposition aux risques, comparaison à la population globale qui semble fausser l’analyse, et parmi les cancers très légèrement surreprésentés, celui du pancréas qui fait partie des cancers foudroyants.
Les représentants du personnel CGT et CFDT au sein du conseil d’administration, ne pouvaient donc que tenter encore et encore à chaque opportunité, de faire naître un rapport/une enquête/une analyse des risques.
Et en 2015, ils y sont parvenu, une revue de la bibliographie existante sur le sujet, une compilation des connaissances scientifiques du moment ont été réalisées.
Bien sûr pas pour dire que les fumées sont dangereuses (on l’a échappé belle) mais pour préconiser des moyens de faire diminuer le risque à l’exposition aux risques.
Juin 2016: rapport scientifique et technique
Mars 2017: rapport final
Depuis une étude sur la cagoule de feu a été demandée pour connaître son niveau de protection contre les fumées, elle devrait si la logique est respectée être ajoutée au rapport de “Prévention sur l’impact des fumées”.
Oui mais voilà, les employeurs n’allaient pas être enchantés de ces nouvelles dépenses, et c’est plus difficile de recruter des volontaires en reconnaissant que le risque de cancer existe pour moins de 10€ de l’heure d’intervention.
A noter : Le silence assourdissant de ceux qui prétendent défendre les intérêts des sapeurs-pompiers volontaires.
Alors depuis mars 2017, nous questionnons la C.N.R.A.C.L., la D.G.S.C.G.C. sur sa publication et les préconisations qui devraient l’accompagner, mais les mois passent.
Les représentants du personnel, pour la sécurité des agents et leur santé à long terme ont un devoir d’information, alors nous prenons nos responsabilités et prenons le parti de le diffuser.
Bonne lecture et saisissez-vous en.
Téléchargez le communiqué ICI Téléchargez le rapport Cohorte CPRIM sur la mortalité des SPP ICI Téléchargez le rapport CNRACL La prévention des effets des fumées sur la santé des sapeurs pompiers en France de juin 2016 ICI Téléchargez le rapport CNRACL final de mars 2017 ICI
4 Commentaires
Après 19 ans de carrière en tant que pompier professionnel dans un sdis de la grande couronne, subitement, je me suis retrouvé avec une gène respiratoire chronique à 42 ans. Aucune infection pulmonaire et du tube après plusieurs examens. Je ne fume pas. Depuis 5 ans maintenant, sous Seretide matin et soir. Un mystère total pour mes 2 pneumologues !!! N’oublions pas également les gaz d’échappement respirés dans les remises non équipées d’extracteurs et autres, qui s’engouffrent indéniablement dans les espaces de vie situés très souvent au-dessus des remises !!!
Bonjour Régis,
à nos yeux la publication du rapport n’est qu’un début, reste le plus dur à faire, obliger les employeurs à mettre en place des mesures de protections et faire reconnaitre d’éventuelles maladies professionnelles.
cordialement
Les membres du collectif
bonjour je suis SP depuis 1990, 10 ans comme spv puis depuis 2000 en tant que SPP, je suis pleinement concerné par ce rapport puisque je suis malade depuis 2015 en ayant un myélome multiple maladie du sang reconnue comme maladie professionnelle chez les sapeurs pompiers québecois depuis 2016.
je suis donc content que cette étude apporte un regard nouveau sur le contexte opérationnel et fonctionnel.je suis étonné que l’étude ne porte pas sur la population totale mais uniquement masculine, qu’elle ne fait état que de mortalité et non de personne malade non décédées, pour qui peu de solution sont apportées.quoiqu’il en soit c’est un premier début dont je ne bénéficierai probablement pas, vu la lenteur de l’administration française.
existe t’il un moyen de se faire reconnaitre comme maladie professionnelle?
cordialement
stephane
Bonjour,
L’agent doit faire une demande de maladie professionnelle auprès de son employeur. Le médecin du SDIS doit monter le dossier de la reconnaissance possible en maladie professionnelle.
Ensuite le SDIS doit reconnaitre ou pas la maladie pro ou l’accident de service. S’iL refuse, obligation de passer en commission de réforme qui je pense demandera une expertise. Le problème est que toutes les maladies ne sont pas reconnues comme liées à l’activité professionnelle, et quand ce n’est pas le cas, c’est donc plus compliqué (http://www.inrs.fr/dms/inrs/CataloguePapier/ED/TI-ED-835/ed835.pdf)
L’étude prise en compte est celle des anglo-saxons qui ne comprenant pas de personnel féminin à cette époque mais il n’y a pas de différence entre homme femme sauf les parties de reproduction, mais il arrive qu’on constate de petites différences de représentation de telle ou telle maladie en fonction du genre, sans qu’on en connaisse toujours les raisons.
Cordialement